« Je ne connais de sérieux ici-bas
que la culture de la vigne»
Voltaire.
« Ainsi, si le Borinage était peuplé d'Italiens, le
paysage des terrils serait vraisemblablement complètement différent. Les
étrangers s'intéressent beaucoup plus aux terrils que les autochtones,
non seulement parce qu'ils sont pauvres et derniers arrivés, mais aussi
à cause de leurs habitudes de vie et de leurs techniques ».
En 1968, M. Claude Debehault, dans une excellente
étude de géographie régionale, commentait de la sorte, les actions de
mise en valeur des terrils. Ce commentaire se rapportait
particulièrement à deux aspects de la valorisation agricole des terrils,
qui sont:
1.
L'utilisation des terrils comme terrains de pacage et d'élevage
(herbages médiocres pour petit bétail: moutons et chèvres) ;
2.
Les plantations de vignes sur les terrils aménagés en terrasses.
A propos de ce dernier point, revenons un instant
aux descriptions données par M. Debehault car elles nous montrent
l'apparition d'un phénomène agricole nouveau dans nos régions, celui de
la viticulture sur terril.
« Il existe quand même quelques exemples de terrils
bien aménagés en terrasses. Le plus caractéristique est le terril du
Bonnet, à Quaregnon (Monsville), vieux terril peu élevé (15 m), situé
dans un quartier très populeux. Il est découpé en quatre ou cinq
parcelles; une famille italienne en possède la moitié environ et c'est
là que réside l'intérêt de cet exemple. Les Italiens ont transformé leur
parcelle en vignoble: ils ont taillé tout le versant en terrasses; les
vignes, grimpantes, s'accrochent à des arceaux en fer; à leur pied, on
pratique des cultures diverses ».
L'auteur ajoutait en outre: « Cet exemple montre
bien la prédominance des facteurs de civilisation: les parcelles du même
terril qui appartiennent à des Belges ne sont pas cultivées, mais
transformées en prairies. Cette différence de comportement va même
jusqu'à l'illogisme, jusqu'à la contradiction avec les données du milieu
physique: en effet, la parcelle des Italiens occupe les versants Nord et
Est du terril, justement ceux qui conviennent le moins à la vigne,
tandis que le versant Sud est dépourvu de vignes, pour la seule raison
que les propriétaires belges ne s'y intéressent pas ou ne savent pas la
cultiver ».
Cette dernière situation ne fut heureusement pas
définitive; en 1971-1972, M. François Dubois qui avait acquis dix ans
auparavant le terril n° 7 à Herlaimont (Chapelle-lezHerlaimont) et
l'avait boisé (sylviculture expérimentale), décida de consacrer une
partie de la face Sud de son terril à la viticulture. Ayant pris conseil
auprès du professeur P. Duvigneaud de l'Université libre de Bruxelles
(spécialiste de grande renommée en écologie végétale et aussi amateur
averti de grands crus), M. François Dubois aménagea progressivement son
vignoble, avec l'aide d'un métayer-vigneron M. Jean Vanderzijpen.
Successivement, 12 ares, puis 25 ares furent
consacrés à la vigne.
Depuis 1974, de nombreux pieds de vignes ont été
plantés; en 1977-1978, le vignoble comportait 2.700 pieds; en 1979, il
comprend 3.500 pieds et couvre plus d'un hectare.
Ces dernières années, le vignoble produit de 5.000
à 6.000 litres de vin. Les vins produits proviennent de divers cépages;
ils sont tous d'excellente qualité et sont vendus au Château de
Trazegnies
Lors de la fête du vin qui se tient annuellement et
connaît un très grand succès de participation, les vins sont à cette
occasion, vendus au bénéfice de l'association « Les Amis du Château de
Trazegnies » AS.B.L.
Celle-ci
consacre ses activités et ses ressources à la restauration du château
historique de l'endroit
|
|
|
|
Fig. 1 à 4.- Les participants au Colloque
international
« Assainissement des sites industriels
désaffectés » (Grand Hornu, du 28 au 30 mai 1979) gravissent la
pente du terril n° 7 à Herlaimont, aménagée pour la sylviculture et
découvrent le fameux vignoble installé sur le versant Sud.
Commentaires et prises de photographies
vont bon train. (Photographies de l'auteur.) |
Fig. 5. - M. François Dubois examine l'état de
son vignoble
(en date du 30 octobre 1978). |
Fig. 6. - Des filets de nylon protègent les
grappes contre la voracité des oiseaux prédateurs. (Photographies de
l'auteur) |
Le vin naturel obtenu par M. Dubois est très
apprécié des populations de la région; il ne présente aucunement cette
âcreté, cette acidité caractéristique des crus expérimentaux obtenus
précédemment en Belgique; il peut avantageusement soutenir la
comparaison avec les vins des pays voisins (Luxembourg, Allemagne
occidentale) et même avec certains crus du Beaujolais.
M. François Dubois a véritablement créé un vin
local, un « vin culturel wallon » qui dès à présent, est intrinsèquement
lié à l'histoire de Trazegnies et de son château. Malgré le décès de cet
homme remarquable, le 23 mars 1979, l'expérience-pilote du vignoble sur
terril continue, les héritiers et amis du défunt ayant pris le relais.
Mais quels sont les éléments qui déterminent le
succès de cette expérience de viticulture sur terril?
Le succès de M. François Dubois repose sur quatre
données fondamentales. Elles sont les suivantes:
1.
Le terril est un capteur d'énergie solaire, un photorécepteur de
grande taille;
2.
Le terril est un accumulateur d'énergie calorifique;
3.
Le terril est un support pédologique aux qualités particulières
(sécheresse relative du sol) ;
4.
Le terril convient particulièrement aux cépages adaptés de longue
date, au climat maritime des régions situées au nord de la Loire.
Examinons ces 4 points:
1. Terril = photorécepteur solaire
Le sol normal du terril est de teinte foncée (de
gris foncé à noir). Bien entendu, cette couleur est due aux particules
de charbon et aux schistes houillers qui constituent la trame du sol.
En fonction du principe physique bien connu selon
lequel les corps noirs absorbent un maximum d'énergie lumineuse, les
terrils constituent en fait des photorécepteurs de premier plan dans nos
régions.
Dans le commentaire d'un film réalisé par M. Jean
Delcoux à propos de l'aménagement des terrils, M. Dubois disait
notamment ceci : « … le terrain a des propriétés spéciales du fait de sa
couleur foncée, de sa nature caillouteuse ... (une) couleur qui
enregistre, qui emmagasine la chaleur et les rayons lumineux ... nous
avons fait des expériences pendant un an et, sur le terril, nous avons,
hiver comme été, trouvé des températures de deux à cinq degrés plus
élevées sur le terril, tout au moins à l'exposition sud, qu'au bas du
terril ».
De plus, le terril présente par sa configuration
plus ou moins conique, la forme géométrique la plus apte à recevoir le
maximum d'énergie lumineuse sous nos latitudes.
Les pentes des terrils qui vont de 25° à 45° (± 35°
en moyenne) présentent l'inclinaison
des capteurs solaires construits pour nos régions
d'Europe occidentale.
En technologie solaire, on utilise, pour nos
latitudes, les inclinaisons suivantes:
-
pour le chauffage toute l'année (eau chaude sanitaire et
piscines couvertes) : 30° à 45° ;
-
pour le chauffage d'été (piscines ouvertes, campings) :
20° à 30° ;
-
pour le chauffage d'hiver (habitations solaires) : 30° à
60°.
C'est ainsi que les pentes particulièrement fortes
de nos terrils constituent des photo-récepteurs solaires très «
performants » pour la vigne.
Une première condition favorable à la viticulture
est donc satisfaite. La vigne bénéficie donc sur le terril de
l'ensoleillement maximum et d'un captage efficace de l'énergie solaire.
2. Terril = accumulateur de chaleur
Le terril possède à la surface même du sol et dans
le sous-sol immédiat, de grandes quantités de schistes à structure
feuilletée.
Ces schistes lamellaires constituent de véritables
accumulateurs de la chaleur émise par le soleil; à cause de leur
structure caractéristique, la dissipation énergétique s'effectue très
lentement.
Quant à la vigne, elle est particulièrement bien
adaptée aux sols rocailleux, à forte déclivité. À ce sujet, le Dr. Bruno
Moeckli écrit: « En Valais, la plupart des parcelles sont sur les
pentes, orientées au sud, de la rive droite du Rhône; la vigne monte
jusqu'à 1.200 m sur le sol rocailleux chauffé au soleil ».
Une tradition viticole existe dans les pays
d'Europe situés au nord de la Loire (Moselle, Rhénanie) et aussi dans le
Valais: elle consiste à recouvrir les pieds des vignes au moyen de
schistes. Cette même tradition existait chez les vignerons wallons de la
vallée de la Meuse. Nous savons qu'à une époque historique relativement
récente, les coteaux calcaires de la vallée de la Meuse et de plusieurs
affluents, portaient de nombreux vignobles.
Dans une étude ethnographique publiée en 1948, M.
Elisée Legros nous décrit le travail des vignerons mosans. Il comporte
notamment un aménagement « énergétique » du vignoble:
« Avantl'hiver : ... on l'disfonce, onhawe tote li
tére, on r'nètîye, on boudje tote l'èdjâche po-z-i étèrer d'l'onsine, on
r'mèt' l'èdjâche, on r'tchèdje li vigne » (on le défonce (le sol), on
houe toute la terre, on nettoie, on enlève tout le schiste pour y
enterrer du fumier, on remet le schiste, on recharge la vigne).
À propos de la nécessité d'employer des schistes,
l'auteur ajoutait : « Jadis, le sol était recouvert non seulement de
schiste enlevé sur place, mais aussi du schiste retiré de fosses ou de
galeries souterraines pratiquées dans les environs du vignoble » (on
montre encore des dénivellations de terrain ou des cuvettes qui sont
d'anciennes fosses ou d'anciennes entrées de galeries ... d'où l'on
tirait les schistes).
Un dicton wallon de la région de Huy ne dit-il pas:
« l'aga, c'est l'ansène dès vègnes » (le schiste, c'est le fumier des
vignes) ? Il faut dire que dans cette région, les viticulteurs et les
vignerons étaient nombreux et expérimentés; les vignobles se trouvaient
dans toutes les localités de cette partie de la Meuse: Huy, Statte, Bas-Oha,
Ben-Ahin, Ampsin, Amay, Antheit.
(Les derniers vignobles de Huy disparurent entre
1940 et 1946).
À Liège où la tradition viticole était très forte
(au XIIIe siècle, les vignerons liégeois occupaient la 6e place dans
l'ordre des préséances des « trente-deux bons métiers » de la ville),
les vignobles sur schiste firent place aux cultures d'asperges et de
fraises, à une époque assez récente.
Dans ses souvenirs parus en 1941, M. Armand Baar
(ancien ingénieur de la Société d'Ougrée) nous rapporte ceci: « C'est
ainsi qu'en Vivegnis, sur les terrains de l'ancienne abbaye, se sont
développées des cultures d'asperges qui, dans ce sol spécialement
échauffé donnaient des jets qui arrivaient à d'admirables maturités.
D'autre part, c'est dans les vignobles de l'abbaye de Val-Benoît, à
Sclessin, que fut entreprise cette culture des fraises Saint-Lambert,
qui donna un produit qu'on n'a jamais su élever qu'à Liège, à cause
précisément de cette exposition du schiste affleurant ». Dans le même
ordre d'idées, il faut remarquer qu'à la périphérie de son vignoble, M.
F. Dubois a également effectué des plantations de fraisiers. Il a même
pratiqué avec succès la culture du melon de Californie.
En 1937, M. E. Chancrin signalait également que
« les cailloux, les galets, les débris rocheux ont une influence
favorable parce qu'ils aèrent le sol, assurent l'écoulement des eaux,
absorbent la chaleur qu'ils retiennent pour la céder peu à peu pendant
la nuit, et enfin parce qu'ils empêchent dans une certaine mesure,
l'herbe de pousser. Les viticulteurs ne doivent donc pas épierrer le sol
des vignes. Il est bon de remarquer que, dans certains pays (bords du
Rhin, Moselle), les sols sont même recouverts de pierres par des apports
annuels; dans le Valais, on couvre la surface des sols plantés en vignes
avec des lames de schistes ».
Nous voyons donc qu'une deuxième condition
favorable à la viticulture est satisfaite; la vigne bénéficie d'un
système « naturel » d'accumulation de la chaleur.
Dans le texte de M. E. Chancrin apparaît aussi la
troisième condition favorable à la viticulture, c'est-à-dire le
ruissellement des eaux et la sécheresse relative du substrat
pédologique.
1.
Terril = percolateur des eaux de pluie
« Si le pied de vigne exige absolument une
température minimale, il n'est pas difficile quant au sol; il prospère
en sol léger ou lourd, calcaire ou granitique, pourvu qu'il ne soit pas
trop humide » [Dr. Bruno Moeckli - 1978].
Le sol du terril, fortement « caillouteux » et par
là très perméable, est donc parfait pour accueillir les ceps de vignes.
Ce type de sol ne retient qu'une faible fraction
d'humidité par rapport aux sols argileux ou limoneux que nous
connaissons dans nos régions. En réalité, les terrils sont de
gigantesques percolateurs placés artificiellement dans nos paysages; bon
nombre de ces buttes de schistes houillers montrent des suintements
multiples à leur base et quelques grands terrils présentent des sources
suffisamment abondantes pour alimenter de petits ruisseaux.
M. C. Ohio de l'Université de Mons a établi un
profil pédologique d'un terril-type. Ce profil comporte trois horizons:
-
en I: (surface) : des blocs de schistes éclatés, qui se
délitent rapidement, mêlés à des blocs de grès plus résistants;
-
en II : (jusque vers 20 cm à 60 cm) : des éléments fins à
structure colloïdale, mêlés à des cailloux schisteux, assurent une
rétention suffisante d'humidité;
-
en III : une zone assez compacte formée de l'entassement
de gros blocs de grès et de schiste.
Les faces Sud des terrils, à cause de
l'ensoleillement d'une part et de leur relative sécheresse d'autre
part, sont naturellement colonisées par une végétation spécifique;
l'arbre qui boise spontanément ces faces méridionales est le Robinier
faux-acacia. Les biotopes naturels du Robinier et ceux de la Vigne étant
très proches, la culture de substitution du Robinia pseudacacia est donc
tout naturellement celle de Vitis vinifera.
Depuis longtemps, on avait remarqué la qualité
particulière des terrains houillers pour ce qui est de la viticulture et
de la sylviculture.
M. Emmanuel Laurent, rapportant des témoignages du
XVIIIe siècle au sujet des combustions spontanées dans les mines
superficielles de houille, nous transmet une description faite par un
habitant de la région comprise entre Aubin et Gransac (vallée du Lot).
M. l'abbé Marie, professeur de mathématiques au collège Mazarin écrivait
ce qui suit: « la terre en est brûlante; les pierres en sont calcinées;
la fumée se fait jour par plus de dix ouvertures, et il en sort de la
flamme lorsqu'il pleut. Sur les montagnes voisines, on rencontre par
endroits le même phénomène ... la Vigne y réussit, les Châtaigniers y
croissent mieux qu'ailleurs ... les arbres y poussent plus gros
qu'ailleurs. La Montagne de Sanguières, entre Aubin, Gransac et Firmi,
présente aussi des indices de feu souterrain ... ».
Au vu d'un tel témoignage, il n'est pas irréaliste
de penser que les grands terrils de Wallonie, subissant encore une
combustion interne assez loin de la surface, auraient une particularité
supplémentaire pour accueillir la Vigne; ils lui fourniraient
spontanément de l'énergie calorifique au niveau des racines.
La troisième condition favorable à la culture de la
Vigne, à savoir la sécheresse relative du substrat, est donc satisfaite
en ce qui concerne les terrils. Sur ces buttes existent des microclimats
proches de ceux que l'on trouve aux emplacements des anciens vignobles
mosans et sur les coteaux de la Gaume. La viticulture a d'ailleurs été
remise en honneur dans cette dernière partie méridionale de Belgique: un
vignoble existe à Torgny. Il atteint 43 ares et fait partie d'une
Réserve Naturelle de 6 ha dont Ardenne et Gaume est propriétaire. La
viticulture renaît également sur les coteaux calcaires de la Meuse, à
Profondeville et à Huy par exemple.
A propos des conditions climatiques propres à la
Vigne, le Dr. Moeckli écrivait récemment: « La Vigne exige un climat si
caractéristique que le vigneron parle d'un climat de vin; sa température
moyenne doit être au moins 9° C, avec des hivers doux et des étés
chauds, pas trop pluvieux. L'ensoleillement doit dépasser 1.500 heures
par an et les précipitations ne pas excéder une moyenne de 800 mm. De
toutes les plantes cultivées en Suisse, la Vigne est de loin la plus
sensible aux intempéries ». Certes la Vigne est sensible aux conditions
météorologiques, en particulier elle résiste mal aux gels de longue
durée. C'est ainsi qu'entre 1500 et 1700, une mini-période glaciaire
comportant des hivers extrêmement rudes aurait fait disparaître les
vignobles d'Angleterre. Par contre, en Belgique, la culture de la Vigne
malgré une régression en rapport avec cette période rigoureuse, a
survécu jusqu'à nos jours. La Vigne cultivée en pleine terre, même si
elle ne produit qu'une quantité limitée de raisins, est malgré tout
adaptée au climat de nos régions. Le botaniste Jean Massart nous fournit
des données très intéressantes à ce sujet; son tableau phénologique des
environs de Bruxelles, établi à partir d'observations effectuées durant
soixante années (de 1848 à 1908) nous donne le 10 novembre comme date
moyenne d'effeuillaison de Vitis vinifera alors que les Groseilliers (Ribes
nigrum et rubrum) s'effeuillent déjà les 26 et 28 octobre, le Lilas (Syringa
vulgaris), le 4 novembre, tandis que le Ligustrum vulgare,
particulièrement adapté à notre climat, ne résiste que jusqu'au 20
novembre.
Lorsque nous considérons les récoltes de raisins
obtenues au terril n? 7 à Herlaimont (les récoltes varient évidemment en
quantité suivant les conditions météorologiques des années successives),
nous pouvons affirmer que le terril, par toutes les qualités précitées,
agit comme un puissant modificateur du climat maritime que nous
connaissons en Belgique; il neutralise les effets des pluies abondantes,
il corrige l'action de la neige et du gel, il tire parti, au profit de
la Vigne, des ensoleillements relativement courts. Le choix des cépages
joue néanmoins un rôle important dans cette affaire.
2.
Les cépages adaptés au terril
La viticulture sur terril nécessite un choix
judicieux de cépages. Ces cépages ne sont de toute évidence pas ceux que
nous connaissons actuellement en Belgique; ceux-ci sont sélectionnés par
une croissance en serres et pour une fourniture de raisins de table. Ce
choix est cependant moins difficile que l'on pourrait l'imaginer au
départ. Pour ce faire, M. Dubois a recherché:
d'une part, quels étaient les cépages utilisés sur
les anciens vignobles mosans,
d'autre part, quels étaient les cépages employés et
sélectionnés par la pratique viticole dans les microclimats identiques à
ceux des terrils et situés dans les pays voisins (régions
géographiquement au nord de la Loire).
|
Fig. 7. - Le PINOT NOIR dit « le plus noble
des cépages) a rendu célèbres les bourgognes dans le monde
entier; il est utilisé pour la production des champagnes de
classe. Ce Prince du raisin pousse aussi sur les dépotoirs
industriels de Wallonie et offre un vin de qualité dans le Pays
Noir. (Photographie - Toni Schuler. Contra Ed. Ciba-Geigy Ltd -
1978.)
|
Pour les vignobles mosans, la réponse nous a été
transmise par la tradition viticole hutoise : il faut choisir le Pinot
noir ou Noirien de Bourgogne et également le Pinot gris ou Pineau
Beurrot.
Un journaliste français, M. Jean-Pierre Dorsac,
après avoir goûté les vins issus du « Vignois du terril » à Herlaimont,
a écrit ce qui suit: « … ma préférence va au Pinot gris, un vin clairet
que l'on pourrait imaginer être venu en droite ligne d'Arbois ».
En ce qui concerne le Pinot noir, il a ses lettres
de noblesse en Wallonie; il a fourni, pendant plusieurs siècles, le
fameux Briolet de Huy; celui-ci a fait la célébrité des vins de Meuse.
L'attrait gastronomique des bords de Meuse a joué un rôle important dans
nos traditions culturelles. Le romancier Charles Decoster nous remet en
mémoire, en ces quelques lignes de « La légende d'Ulenspiegel », la
renommée de la cuisine et des spécialités mosanes:
« Ulenspiegel, lors acostant Namur eust de Goedsak
cest advis sûr » :
« Tu mangeras du poisson de Meuse, le meilleur qui
soit en ce bas monde ... Ils font en ce pays des sauces à se manger les
doigts jusques à l'épaule ... et le vin de Meuse ... et les anguilles,
tu en goûteras » !
(C'était bien entendu, ... longtemps avant l'emploi
des détergents et l'existence de rejets thermiques en provenance des
centrales nucléaires! )
En ce qui concerne les microclimats identiques à
ceux des terrils et situés à l'étranger, M. François Dubois s'intéressa
aux vignobles d'Alsace, du Baden- Württemberg, de Champagne, du Valais
et de la Moselle. Toutes ces régions possèdent des microclimats
favorables à la vigne, situés sur des versants, des collines ou des
buttes-témoins géographiques subsistant dans la vallée du Rhin.
En Alsace par exemple, la région vinicole de
Katzenthal est caractérisée par des collines qui ressemblent, par leur
taille et leur configuration, aux terrils de Wallonie.
Pour le Baden-Württemberg, Mme Isolde Doelfs nous a
décrit le climat caractéristique des buttes-témoins rhénanes en prenant
l'exemple du Kaiserstuhl : « Il arrive souvent que les cerisiers
fleurissent déjà dans le Kaiserstuhl, alors que les hauteurs de la
Forêt-Noire sont encore couvertes de neige ... ses sols fertiles ont la
réputation d'être d'excellents terrains à Vignes dont le raisin est
choyé par le soleil. Ihringen, une petite agglomération vinicole située
dans le Kaiserstuhl, peut se targuer d'être la ville la plus chaude
d'Allemagne ».
En fait, le Kaiserstuhl a les caractéristiques d'un
énorme terril planté dans la vallée du Rhin.
En fonction de considérations de cet ordre et après
avoir pris conseil de plusieurs viticulteurs rencontrés au cours de ses
voyages, M. Dubois sélectionna pour son terril, les nobles cépages
suivants: Pinot noir, Pinot gris, Riesling, Chardonnay et
Müller-Thurgau.
Ce dernier cépage donne, après récolte au vignoble
d'Herlaimont, un excellent vin blanc, titrant 10 à Il 0, sans aucune
trace d'acidité, convenant admirablement à l'accompagnement des
hors-d’œuvre, des choucroutes à l'allemande ou à l'autrichienne et
pouvant rivaliser avec ses « grands frères » du Baden-Württemberg.
Notre viticulteur sur terril a donc satisfait à la
quatrième condition grâce au choix des cépages.
Il est à noter que: ce n'est pas la première fois
que des cépages allemands sont introduits et prospèrent en Wallonie. M.
V. Delmotte fait remarquer que vers 1845, un Rhénan du nom de Frédéric
Faust installa un vignoble à Profondeville, sur un coteau de la vallée
de la Meuse. Il importa à cet usage des cépages de Jonannesburg-am-Rhein.
En terminant la présente communication, je m'en
voudrais de ne pas vous donner au aperçu de la personnalité de M.
François Dubois.
Personnellement, j'ai eu la chance et le plaisir
d'avoir des entretiens et d'échanger de la correspondance avec cet homme
extraordinaire, encore peu de temps avant sa mort.
Fig. 8. - Vignoble isolé sous la neige près de Buch (Canton de
Zürich).
|
Fig. 9. - Ceps protégés du gel par un
manteau de paille, près de Rudolfingen (Canton de Zürich).
(Photographies de Toni Schuler, Contra Ed. Ciba-Geigy. 1979.)
|
Ces illustrations ont été choisies à cause de la
ressemblance évidente des paysages avec ceux de la Wallonie houillère.
Le n° 8 donne une image « prospective» d'un terril
bas remodelé pour la sylviculture et la viticulture. Le n° 9 donne une
image- « prospective» d'un vignoble wallon installé sur un terril
urbain. Elle illustre aussi la volonté de l'homme d'adapter la vigne aux
climats défavorables et de vivre en symbiose avec la plante favorite «
des dieux antiques ».
M. Dubois parlait des vignes et de ses expériences
de sylviculture avec un très grand enthousiasme et une conviction
profonde. Ayant épousé une Américaine, originaire de Californie, il
avait évidemment visité les vignobles de cet État. Nous eûmes l'occasion
de discuter des remarquables qualités d'adaptation du cépage Zinfandel
qui produit le plupart des vins rouges de Californie. J'attirai
spécialement son attention sur les vins de l'est des U.S.A., beaucoup
moins connus en Europe. Les cépages produisant ce type de vin se
trouvent même dans l'État de New York; ce sont des cépages indigènes
comme le « Catawba » et le « Concord » ; ceux-ci prospèrent dans des
conditions rudes, supportent des hivers froids et conviendraient bien
pour nos terrils. J'eus également l'occasion de lui dire combien il
avait suivi, sans le savoir, les instructions de la Coal Producers
Association de l'Indiana qui dès 1921, recommandait de planter sur les
terrains houillers désaffectés des essences de sylviculture, des arbres
fruitiers et des arbustes à grappes.
En boisant et en valorisant son terril, en y
développant des expériences de sylviculture, M. Dubois s'est conformé
intuitivement aux prescriptions des grands spécialistes en la matière, à
celles de M. Charles Medvick notamment. Je lui signalai également que,
même au moment où l'on aménage les anciens sites houillers pour les
transformer en réserves naturelles, la question de la plantation de
vignes reste encore à considérer. En effet, Barbara L. Rafaill et Willis
G. Vogel de l'U.S.D.A. Forest Service conseillent, entre autres, de
planter de la Vigne (Vitis spp.) pour approvisionner les animaux
sauvages.
Toutes ces questions de sylviculture et de
viticulture passionnaient véritablement M. Dubois. Il était, malgré son
âge, toujours en quête d'un renseignement nouveau et élaborait sans
cesse de nouveaux projets auxquels seule la mort allait mettre un terme.
Il était l'illustration vivante de la devise que
portent les bouteilles de vin de son « Vignois du terril » : TANT QUE
VIVE.
Le journaliste Paul Wagner a écrit au sujet de
notre planteur sur terril qu'il était: « un homme à la Giono » ; la
comparaison est certainement vraie à cause de l'amour que cet être
portait à sa région, à cause de sa jovialité et de sa volonté de faire
aboutir les actions entreprises mais il y manque quelque chose. On
pourrait aussi comparer François Dubois à ce rancher américain du 1ge
siècle, John Chisum. Par plus d'un aspect, Dubois avait les caractères
d'un pionnier américain; il était pragmatique, libre-entreprenant,
obstiné ct animé par un rêve intérieur, moteur de ses actes.
Le « rêve américain » de cet homme était de
transformer tous les crassiers stériles du Pays Noir, en îlots de
verdure, en domaines de sylviculture et de régénérer totalement le
paysage saccagé par l'industrialisation sauvage du 19e siècle.
(Dans cet ordre de comparaison, John Chisum
n'avait-il pas réussi à transformer en pâturages et en bosquets fleuris,
des terres réputées stériles et désertiques dans le Nouveau Mexique ?).
Dans la région de Trazegnies-Chapelle-lez-Herlaimont,
il reste quelque chose du « rêve à la Chisum » de M. François Dubois:
c'est d'abord le Grand Bois de Trazegnies, auprès duquel coule le
ruisseau « Le Piéton », et où les Chênes plusieurs fois centenaires ont
été préservés; c'est ensuite le crassier stérile n°7 à Herlaimont qui
porte aujourd'hui, arbres fruitiers, ruchers et vignes, qui est
actuellement recouvert de Noyers et de Chênes d'Amérique, de Mélèzes,
d'Érables et de Séquoias. Grâce à la volonté d'un homme un hideux tas de
cailloux, triste vestige dans une région en déclin, est devenu une
parcelle de la forêt du Vermont où dès que l'automne s'avance,
flamboient les rouges et les jaunes-or des feuilles, au cœur même du
Pays Noir.
Aux alentours ou dans les régions voisines, les
autres terrils sont abandonnés par les pouvoirs publics ou par les
propriétaires privés; ils se couvrent lentement d'une triste et maigre
végétation où prédominent les arbres sans valeur comme le Bouleau et le
Sureau.
Certains terrils ont été éventrés, malmenés puis
abandonnés dans cet état par les charognards de la récupération de
schistes ou de charbon.
Quelques sociétés, particulièrement avides au gain
dans notre Société en crise, se sont lancées dans la récupération de
combustibles sur terril, dans la « pseudo-valorisation énergétique des
terrils ».
Plusieurs ont été acculées à la faillite à cause
des frais d'exploitation et ont abandonné les sites dans un état
lamentable: récupérer 8 à 12 % de charbon médiocre, mélangé à des
millions de tonnes de cailloux et de poussière, « rogner » les carcasses
abandonnées par les grandes entreprises charbonnières n'est guère
rentable quand il faut, pour ce travail, gaspiller des dizaines de
milliers de tonnes de mazout dans l'exploitation et le transport.
D'autres continuent encore, polluant
l'environnement, défonçant les routes et quémandant ensuite auprès des
pouvoirs publics, des subsides pour réaménager le territoire dévasté ...
pratiquant sans cesse le chantage à l'emploi, aggravant notre « facture
pétrolière » et faisant de toute façon payer deux fois le prix de
l'énergie à tous les contribuables-consommateurs.
« Recycler » les terrils est un gâchis énergétique
et économique, c'est vraiment le signe tangible de l'agonie énergétique
de la Wallonie.
Sur ce plan particulier, M. François Dubois et moi,
nous partagions les mêmes idées. L'expérience-pilote de valorisation
réelle des terrils telle qu'elle a été accomplie par M.
Dubois et ses collaborateurs a atteint la
notoriété; plusieurs fois, lors de colloques internationaux,
l'expérience d'Herlaimont a été donnée en exemple. Je voudrais à ce
propos, citer deux exemples récents de colloques tenus en Belgique, au
cours desquels, des autorités reconnurent toute la valeur de l'action
menée sur le terril n° 7 :
-
Colloque international « Protection des Espèces végétales
et des Milieux naturels de nos Régions » -- 23 avril 1977. Communication
du professeur Pierre Piérart de l'Université de Mons.
-
Colloque international « Assainissement des sites
industriels désaffectés » - du 28 au 30 mai 1979 - au Grand Hornu.
Communication de M. André Telle, Ingénieur civil des Mines.
Pour terminer, revenons encore un instant à la
Vigne et à une citation du Dr. Bruno Moeckli :
« Dans les sites où elle est particulièrement en
honneur, l'Homme la soigne en dépit de conditions climatiques et
topographiques défavorables; son extension géographique est parfois
déterminée davantage par la volonté humaine que par le climat »,
Cette dernière phrase s'applique à merveille à
l'action viticole de François Dubois et souligne la personnalité
remarquable de cet homme.
A cet être d'exception, s'applique également cette
citation de Goethe: « la pensée est facile, l'action difficile,
transformer ses pensées en action, c'est ce qu'il y a de plus difficile
».
Constatant l'acclimatation de la vigne aux pentes
naturelles, les Romains qui introduisirent la viticulture en Wallonie,
disaient: « Bacchos aime les collines ».
Cet adage, nous le reprenons pour le site d'Herlaimont
où nous avons vu « Dionysos renaître sur terril ». Le dieu antique étant
de retour dans nos contrées, lui plairait-il d'entreprendre une marche
triomphale, de provoquer une renaissance des vins wallons et de couvrir
de grappes tous nos crassiers.
Ceux-ci ont été, jusqu'à ce jour, synonymes de
travail harassant de mineurs, de labeur inhumain de femmes et d'enfants,
de blessés et de morts au fonds d'un puits dans l'explosion du grisou ou
l'écroulement d'une veine de houille. Ne pourrait-on leur trouver un
destin en rapport avec ce qu'ils symbolisent?
Y aurait-il dans les responsables politiques
wallons, un Ministre de tutelle du Cadre spécial temporaire des chômeurs
wallons mis au travail sur terrils, un Secrétaire d'État à la
sylviculture et à la viticulture sur terrils, un Commissaire à la
diffusion des « crus culturels wallons » issus de quelques 500 vignobles
sur terrils?
Pourquoi pas? Est-ce si peu sérieux? Alors que pour
Voltaire, il n'y avait de sérieux ici bas que la culture de la vigne!
BIBLIOGRAPHIE
BAAR, Armand, 1941. A u bon temps des vignobles
liégeois. Imprimerie Centrale, Liège.
CHANCRIN, E., 1937. Viticulture moderne.
Encyclopédie des connaissances agricoles, 13e édition, Éd. Hachette,
Paris.
DEBEHAULT, Claude, 1968. Les terrils de charbonnage
du Borinage. Étude de géographie régionale, in Revue belge de
géographie, pp. 9-60.
DELCOUX, Jean. (R.T.B.F. - Centre de production de
Charleroi). Commentaire du film: « L'aménagement des terrils ». Émission
télévisée « Autant savoir » du 12 janvier 1978, film présenté au
Colloque international sur l'assainissement des sites industriels
désaffectés. Ateliers du Grand-Hornu, du 28 au 30 mai 1979.
Organisation: Bureau d'Études économiques et sociales du Hainaut.
DELMOTTE, V., 1972. Profondeville
et son histoire. pp. 143-144, Imprimerie Guillaume, Acoz.
DOELFS, Isolde, 1978. Die Umgebung
der Stadt Freiburg, in Freiburg, Leben in einer liebenswerten Stadt :pp.
121-124. Verlag Karl Schillinger, Freiburg-irn-Breisgau.
DUVIGNEAUD, P., TANGHE, M., DENAYER
- DE SMET S., DUBOIS F., 1971. Le terril n°7 de Chapelle lez-Herlaimont
- Site, végétation et principaux biotopes, in Bulletin Société de
Botanique, Belgique, tome 104, pp. 301-321.
GHIO, C; décembre 1975. Observation sur la
végétation des terrils de charbonnages dans la région du Borinage, in
Bulletin « Les Naturalistes belges », tome 56, n° 10, pp. 350-425.
LAURENT, Emmanuel. 1943. Les mystères de la mine.
Éd. J. Dupuis. Marcinelle, Charleroi.
LEGROS, Elisée, 1948. La Viticulture hutoise. Étude
ethnographique et dialectographique. Éditions du Musée Wallon, Liége.
(Voir à ce propos, l'article de presse de Vers l'Avenir - Édition de Huy
du 23 mai 1973: DELORGE, Roger, Quelles furent les dernières survivances
de la viticulture hutoise ?)
MASSART, Jean, 1910. Esquisse de la géographie
botanique de la Belgique. Tome supplémentaire, pp.
63-65.
MEDVICK, Charles, 1973.
Selecting plant species for revegetating surface co al mines Lands in
Indiana. A forty-year record, in Hutnik R. J. and Davis G., Ecology and
reclamation of devastated Land. Vol. 2. pp. 65-80. N. Y.-/London.
MOECKLI, Bruno Dr., 1978. Carte de la Suisse avec
les principales régions viticoles. Texte et calendrier illustré.
Photographies en couleur de Schuler Toni. Éd. Ciba-Geigy, Bâle.
PIERART, Pierre, Protection et mise en valeur des
sites miniers dans le Borinage et le Centre. In : Actes du Colloque
international, Protection des Espèces végétales et des Milieux naturels
de nos Régions. 23 avril 1977 à l'Université de l'État à Mons.
Organisation: Cercles des Naturalistes de Belgique, Les Naturalistes
belges. Centre d'Éducation pour la Protection de la nature.
RAFAILL, Barbara L. and VOGEL Willis G., july 1978.
A Guide for revegetating surface - mined lands for
wildlife in Eastern Kentucky and West Virginia. Fish and Wildlife
Service, U.S. Department of the Interior. V.S.A.
TELLE, André. Une expérience de valorisation d'un
terril en matière sylvicole, viticole et maraîchère. In Expériences
d'assainissement d'anciens sites industriels en Belgique. Colloque inter
national sur l'assainissement des sites industriels désaffectés.
Ateliers du Grand Hornu, du 28 au 30 mai 1979. Organisation: Bureau
d'Études économiques et sociales du Hainaut.
A propos de M. François Dubois et de son œuvre,
peuvent être également consultés les articles de presse suivants:
DORSAC, Jean-Pierre. À Trazegnies, c'est le terril qui fait le bon vin.
Hebdomadaire « Le Meilleur » n° 479 du 3 au 9 novembre 1978. Éd. Alain
Ayache. Paris.
MICHÈLE-JEAN. A Chapelle-lez-Herlaimont, Terril rime avec fertile.
Femmes d'aujourd'hui, n°48, du 28 novembre 1978.
WAGNER, Paul. Les petits hommes verts de Charleroi. Pourquoi Pas? n°3123
du 5 octobre 1978.
W. S. Dimanche, à Trazegnies, à 13 km. de Charleroi, on boira la cuvée
1976 du vin de terril. Le Soir, vendredi 29 septembre 1978.
JADOUL Yves. Les raisins de la houillère Le Soir illustré, n°2456 du 19
juillet 1979.
Voir également:
le livre remarquable: Terrils publié par Mme VERCHEVAL aux Éditions Vie
Ouvrière - Bruxelles 1977.
Et les commentaires de :
PONCIN, Jacques. Terrils bien-aimés ... Le Soir du 23.2.1978
MARTENS, J. M. Terrils, p. 198. Bulletin Les Naturalistes belges, tome
59, nos 6-7 de juin-juillet 1978.
Remerciements de l'auteur pour l'aide
apportée à la documentation et à la publication:
A MM. LEBON et HOUBEN du Service de documentation de l'Institut royal
des sciences naturelles de Belgique et à M. FURNEMONT du Musée communal
de Huy.
A M. Toni
SCHULER ET AUX ETS CIBA-GEIGY (POUR TROIS ILLUSTRATIONS).
|