A
la lecture de notre passé viticole.
Le
renouveau de la viticulture de plein air est patent en Belgique; le réchauffement
climatique n’y est pas étranger : depuis 1960, toutes les nouvelles
plantations se sont maintenues et ont prospéré.
Depuis
les années 1980 une viticulture commerciale renaît en Belgique.
D’abord dans les Flandres, suivant les conseils de Jan Bellefroid, est née
une viticulture à vin blanc.
La
Wallonie, partie pourtant la première avec la viticulture hutoise autour
de Charles Legot dès les années dix-neuf cent soixante, ne s’est développée
que vers les années 1990 et 2000 avec l’arrivée de nouveaux cépages
rouges de qualité comme le « Regent ».
La
viticulture belge est donc en plein développement; des appellations contrôlées
ont été créées : d’abord flamandes dès 1997
(Hageland) et en 2000 (Haspengauw), ensuite wallonnes en 2004 (Côtes
de Sambre et Meuse). Pour les vins produits hors de ces appellations, des
dénominations telles que « vins des jardins de Wallonie » et
« vlaamse landwijn » ont été créées.
Cette nouvelle
viticulture invite chacun à se tourner vers son passé et à
s’interroger sur les vignobles qui existaient dans sa région. Et là,
à la surprise générale, il n’y a pratiquement aucun village qui
n’ait possédé de vignes au Haut Moyen-âge. Lorsqu’on
approfondit le sujet, on constate qu’il n’existe que très peu d’écrits
et de recherches historiques relatives à la viticulture dans nos régions,
plus réputées pour leurs bières que pour leurs vins, mais pour combien
de temps encore… ?
Il
nous est ainsi venu à l’idée de réécrire ou plutôt de compléter
l’histoire de la viticulture belge. La dernière étude exhaustive sur
le sujet date en effet de 1895. En 110 ans nous avons assisté à une réelle
transformation de la viticulture de plein air en Belgique, par exemple sa
disparition totale en 1947, malgré quelques tentatives de reconstitution
tant en Flandres (Wesemael en 1826, Herentaels en 1903) qu’en Wallonie
(Huy en 1895-1913, par exemple).
Des
textes sont venus compléter l’étude de 1895, qui de l’aveu même de
son auteur (voir p. 6) était incomplète. Nous disposons ainsi
d’informations complémentaires relatives au Brabant wallon, autour de
Wavre et Villers-la-Ville, de même que des données assez complètes sur
Forest et Uccle en région bruxelloise. Des documents relatifs à la
Hesbaye, au Tournaisis, à Louvain, mais aussi à des régions voisines de
la Belgique au climat similaire comme la Picardie française existent également.
Ce sont souvent les Cercles d’histoire et autres associations locales
qui ont récolté les informations concernant la viticulture de jadis.
Pour les vallées de la Sambre et de la Meuse, une étude exhaustive des
vignobles, réalisée par Guy Durieux, ami vigneron hutois, doit paraître
incessamment; elle est riche en documents historiques concernant chaque
pays mosan.
Cependant,
pour proposer une nouvelle étude historique sur la culture de la
vigne en Belgique, des données manquent cruellement concernant les régions
luxembourgeoise et lorraine ainsi que les vignobles du Brabant flamand et
de Bruxelles, Saint-Josse, Schaerbeek, Auderghem et Watermael-Boitsfort.
Aussi, au travers de la présente réédition de l’étude de Joseph
Halkin, lançons-nous un appel auprès des amoureux d’histoire qui possèderaient
des documents aptes à enrichir notre fonds de documents historiques. Nous
les encourageons et les remercions déjà de nous contacter afin de
permettre la publication dans quelques années, d’une étude sur la
viticulture belge
de ses débuts à nos jours.
Ce
sera aussi l’occasion de présenter les nombreux vignerons qui oeuvrent
déjà au succès de la viticulture belge et ne manqueront de l’enrichir
davantage encore. Nous sablerons alors le crémant de Torgny ou
presque champenois d’Haulchin, avant
de boire un vin blanc de
Mellemont, Huy, Chockier, Amay, ou Emines … pour terminer par un vin
rouge de Villers-la-Ville, de Thuin ou Emines.
Marc
De Brouwer CEPvdqa asbl
été 2005 |